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archives-fr - Re: [archives-fr] Prestataires pour numérisation d'esters de cellulose

Objet : Forum de discussion de l'Association des archivistes français

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Re: [archives-fr] Prestataires pour numérisation d'esters de cellulose


Chronologique Discussions  
  • From: "Gwenola Furic" <>
  • To: ,
  • Subject: Re: [archives-fr] Prestataires pour numérisation d'esters de cellulose
  • Date: Wed, 11 Jun 2025 05:47:14 -0300

Bonjour

Pour préciser, le terme "esters de cellulose" renvoie aux négatifs
photographiques sur supports souples, en nitrate de cellulose et acétates de
cellulose (diacétate et triacétate). Leurs caractéristiques physiques et de
conservation ne sont pas les mêmes.

Il existe de nombreux prestataires qui peuvent numériser ces objets, mais avec
des compétences et connaissances du sujet très variables, vous faites donc
bien de demander un retour d'expérience. Plus votre cahier des charges sera
précis, plus vous serez satisfaits de la prestation réalisée. Vous pouvez
d'ailleurs demander des échantillons lors de l'appel d'offres, pour les
comparer entre eux, au regard de vos attentes. Je recommande en amont la
lecture du guide très complet du ministère de la culture : "Numériser des
objets photographiques" :
https://www.culture.gouv.fr/fr/thematiques/photographie/gerer-un-fonds-photographique/numeriser-des-objets-photographiques
Ainsi que l'article de mon confrère Jean-Gabriel Lopez, qui est consultant et
assistant à maîtrise d'ouvrage notamment sur ce sujet : "La numérisation du
patrimoine photographique, virtualisation et déréalisation de l'original" :
https://journals.openedition.org/techne/15353
Ces textes peuvent vous aider à préparer les cahiers des charges les mieux
adaptés à votre projet.

Par ailleurs, je me permets d'aborder la question de la destruction de ces
supports (qui doit être réalisée par un prestataire spécifique, les nitrates
de cellulose notamment étant catégorisés comme déchets dangereux). Vous avez
sans doute une raison précise de vouloir détruire ces négatifs après
numérisation, mais je me permets de rappeler (pour l'ensemble des lecteurs de
ce forum) que la destruction de ces fonds n'est pas inéluctable et pas
forcément souhaitable en première instance.

Il existe des solutions de conservation, notamment au froid, permettant de
ralentir voire stopper le phénomène de dégradation, qui par ailleurs n'est pas
le même pour les nitrates et pour les acétates. Par exemple, actuellement je
travaille avec le musée départemental breton de Quimper pour la mise en
conservation au froid de négatifs nitrate du fonds de l'éditeur de cartes
postales Villard. Ce fonds est en état moyen mais le musée a souhaité
conserver les négatifs originaux, après numérisation, pour en garantir l'accès
aux générations futures. Ces phototypes en effet comportent des informations
matérielles qui ne peuvent pas être transmises par la numérisation, qui n'est
qu'une citation et une interprétation des objets numérisés (et pas vraiment
une substitution, dont la définition est de remplacer pour jouer le même
rôle). Je me permets de donner le lien vers un article que j'ai écrit et qui
parle de ce sujet :
https://www.linkedin.com/pulse/des-images-et-objets-photographiques-gwenola-furic-i2fve/?trackingId=qxD74e%2FVTEqJnAbEI3RIvw%3D%3D.

Par ailleurs la numérisation n'est pas forcément pérenne sur le long terme, du
fait de l'évolution permanente de la technologie. Je cite le guide mentionné
ci-dessus : "Conserver ne consiste pas seulement à stocker les fichiers, mais
également à en assurer la gestion et la pérennisation. Pérenniser, c’est
conserver les fichiers au fil du temps, s’assurer qu’ils seront lisibles à
long terme, avec des machines, des logiciels, des systèmes d’exploitation qui
n’existent pas encore. Du fait des évolutions technologiques continues et de
l’obsolescence rapide des supports et formats numériques, le long terme
commence à partir de 5 ou 10 ans. La simple mise en ligne de fichiers
accessibles au public ne garantit pas leur préservation, c’est juste un moyen
de les communiquer." C'est particulièrement important si vous choisissez de
détruire les originaux.

Certains services d'archives (notamment départementales) travaillent également
actuellement sur cette question de la conservation des supports souples
photographiques, pour éviter d'en passer par la destruction, et garantir la
conservation pérenne de ces archives et l'accès aux sources originales,
lorsque c'est possible.

Cordialement

Gwenola Furic
Conservation-restauration du patrimoine photographique










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