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[archives-fr] La Gazette des archives n°276 "Les publics des archives : entre représentations et innovation(s)" : appel à contributions
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- Subject: [archives-fr] La Gazette des archives n°276 "Les publics des archives : entre représentations et innovation(s)" : appel à contributions
- Date: Fri, 2 May 2025 10:47:53 +0000
- Accept-language: fr-FR, en-US
Bonjour à toutes et à tous,
Dans le cadre de la refonte de notre revue, nous avons décidé de systématiser les appels à contributions pour mieux structurer et enrichir nos publications. Ainsi, la rédaction de La Gazette des archives et les coordinateurs du numéro ont le plaisir de vous annoncer l'ouverture de notre appel à contributions pour le numéro 276 consacré à la thématique « Les publics des archives : entre représentations et innovation(s) » et prévu pour mars 2026.
En 2011, dans La Gazette des archives, Franck Burckel s’interrogeait sur les évolutions des usages et des publics des archives. En 2012, les rencontres annuelles de la section des archivistes départementaux (Rasad) s’intéressaient aux nouveaux usagers (Nouveaux usages..., 2012). En 2022, le séminaire annuel des Archives de France offrait une Carte blanche « Les publics au cœur de la politique des archives » (Service interministériel des Archives de France – Siaf –, 2022). Plusieurs enquêtes nationales ont été menées, notamment par le Siaf (Guigueno, 2016 ; Observatoire des publics), pour essayer de saisir ces évolutions. Récemment deux programmes de recherche universitaires soutenus par le Siaf ont approché la question du public, l’un intitulé « Les reconfigurations du travail des archives : trajectoires, rapport au travail et légitimités des archivistes face à l’informatisation d’un monde professionnel » (Université de Caen, Moalic-Minnaert et al., 2024), l’autre « Reconfiguration des rapports aux usagers » (Université d’Angers, Reconfigurations..., 2022-2025). Le numéro thématique souhaite appréhender cette question en envisageant à la fois les représentations que se font les archivistes de leur public, les objectifs qu’ils se fixent en la matière, ainsi que les outils et stratégies conçus en conséquence, imaginés, déployés, parfois généralisés. Comment les services connaissent-ils ou présupposent-ils leur(s) public(s) ? Quels choix font-ils ? Appuyés sur quels fondements archivistiques, quelles représentations et pour quelle politique ? Pensant leur rapport aux usagers principalement en termes de besoins d’information, comment opèrent-ils l’adaptation de leur(s) offre(s) ? Avec quels dispositifs théoriques ou techniques est-il possible d’articuler une adéquation plus efficiente et adaptative de l’offre à la demande ?
Les propositions pourront s’inscrire dans les axes qui suivent et devront concerner les publics externes. Pour l’ensemble de ces axes, des approches comparatives entre public des archives et public d’autres secteurs culturels, entre offres des services d’archives et offres d’autres institutions, sont bienvenues, de même que des études portant sur d’autres pays que la France.
Axe 1 - Publics rêvés, publics constatésDepuis les années 1960, le public n’a cessé d’être segmenté, stratifié avec un abandon progressif d’une vision globale pour privilégier une approche par la diversité des parcours au risque d’une dispersion (Marcilloux, 2022). Le concept a pu être concurrencé par une appréhension plus administrative de la demande avec le terme d’usager à partir des années 1980, l’usager ne pouvant être réduit à la « clientèle » qui fréquente la salle de lecture ou le site Internet (Peignet, 2001). L’existence de catégories est justifiée par la volonté de mieux identifier des besoins et des attentes spécifiques. Ces catégories n’ont cessé d’évoluer, traduisant ainsi la manière dont la profession se représente son public. Quelles sont les figures du public et de l’usager (Chevallier, 2018) mobilisées ? Avec quelles attentes et quels résultats ? Comment et sous quelles impulsions ces catégories évoluent-elles ? Quelle est leur dimension heuristique ? Au-delà des publics souhaités – ceux que l’on veut faire (re)venir en salle de lecture –, comment appréhende-t-on et avec quels outils les publics constatés ? On pourra ici s’intéresser à la fabrique et diffusion des enquêtes et des statistiques en France ou à l’étranger, à ce qu’en dit la littérature professionnelle (singulièrement les revues d’archivistique). Des études à une échelle réduite (un service, un territoire) ou à l’échelle d’un pays sont aussi attendues. Axe 2 - D’une logique de l’offre à une logique de la demande ?La multiplication des enquêtes témoigne d’une volonté de passer d’une logique de l’offre à une logique de la demande. Il s’agit tout à la fois de se mettre à l’écoute des besoins des usagers mais aussi, en les segmentant, d’identifier des besoins particuliers. Dans les deux cas, la démarche induit de passer d’une logique prescriptive au service d’un intérêt général à des propositions adaptées aux comportements observés ou supposés. Cette question se pose d’une manière particulière dans les services d’archives, tant publics que privés, qui doivent répondre à des besoins divers (professionnels, de loisirs, administratifs, culturels, éducatifs…) et à des logiques d’usage variées et peu étudiées (Grailles et al., 2020). Quels sont les dispositifs mis en place pour écouter la parole des usagers ? Comment les services d’archives négocient-ils, entre injonctions des tutelles, effets de mode et besoins objectivés, l’élaboration et la mise en œuvre de politiques à destination du public ? Quels sont les freins et les limites ? Comment gérer la tension entre un public qui cherche une information ponctuelle et un public plus intensif, entre services à la demande et outils d’autonomisation de l’usager (Reconfigurations…, 2022-2025) ? Quel décalage entre les intentions, les stratégies et la réalité de terrain ? On pourra notamment s’intéresser à la manière dont ces questions sont réfléchies à l’occasion de la mise en place de projets scientifiques, culturels, éducatifs et administratifs de services d’archives, ainsi qu’à toutes les initiatives innovantes dans ce domaine. On pourra également envisager la manière dont les politiques d’offre des services d’archives sont perçues par des communautés d’utilisateurs. En Amérique du nord et dans les pays anglophones, la fonction d’archiviste de référence (reference archivist) est identifiée (Brisson et al., 2022). Est-ce que cette fonction n’aurait pas intérêt à être mieux identifiée au sein des services d’archives ? Axe 3 - Ajuster les espaces physiques et virtuels, investir le territoireDepuis une vingtaine d’années, les espaces d’accueil et d’échange avec le public se sont multipliés tant en présentiel qu’en ligne. Les bâtiments se trouvent parfois dotés de salles de lecture pensées selon des modalités et des intensités de fréquentation qui ont évolué. La spécialisation des espaces n’a cessé de s’accentuer. Ils accueillent classiquement des ateliers à destination des scolaires, des conférences ou des expositions, mais une demande existe pour des activités plus informelles, plus étendues ou décalées (« tiers-lieux archivistiques » à définir). Parallèlement de nouveaux espaces d’échange ou de renseignement en ligne émergent : chatbot, chat, espace multicanal (via des logiciels de gestion des relations aux usagers). Quelles articulations et quelles spécialisations pour ces différents espaces ? Quelles compétences pour y répondre ? Quelle réorganisation fonctionnelle pour les services ? La question des salles de lecture virtuelles comme média de diffusion personnalisée, celle de la numérisation à la demande, sont parallèlement à l’ordre du jour. Comment les organiser ? Avec quels objectifs et quelle souplesse dans le périmètre et les réponses ? Parallèlement d’autres lieux se sont créés hors des services d’archives. Nous laisserons ici de côté l’offre commerciale existante pour nous intéresser aux communautés développées sur Facebook ou Instagram, mais aussi aux injonctions d’investir le territoire. Quelle place pour les services d’archives et les archivistes dans ces cadres ? Quels collaborations et partenariats hors des murs avec d’autres réseaux (bibliothèques, intercommunalités, tiers-lieux par exemple) ?
Modalités de contribution et d'évaluation
Il est conseillé aux personnes désireuses de soumettre une contribution dans le cadre de ce dossier de prendre contact au préalable avec les coordinateurs du numéro :
Une première sélection aura lieu à partir des résumés d’une longueur de 3000 signes indiquant un titre de proposition, le type de contribution (article original, pistes et perspectives, entretien, étude de cas et compte rendu), un ancrage théorique, la méthodologie précise qui sera développée dans le texte et l’axe ou les axes concernés.
CalendrierRéception des résumés : 11 juin 2025 Notification d’acceptation des contributions : 20 juin 2025 Réception des contributions complètes : 1er septembre 2025 Publication prévue en mars 2026
Retrouvez les détails de l’appel sur notre site Internet : Lien
vers l’appel complet Pour les coordinateurs de ce numéro,
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- [archives-fr] La Gazette des archives n°276 "Les publics des archives : entre représentations et innovation(s)" : appel à contributions, Pauline Janssens - Responsable contenus éditoriaux multi-supports, 02/05/2025
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